Le démantèlement,
une victoire ?
A Brennillis dans le Finistère en Bretagne, une centrale nucléaire à eau lourde a été arrêtée en 1986.
« EDF et le CEA, les grandes entreprises et l'ensemble des intervenants ont déclaré leur intention de faire de cette opération une vitrine » , se félicitait le Préfet du Finistère en 1995.
La centrale de Brennilis était alors supposée être la première centrale nucléaire à subir un « démantèlement total » en France.
Les bâtiments non nucléaires ont, depuis bien longtemps, été démoli, mais il reste, au beau milieu de la nature – le Parc Naturel Régional d’Armorique des Monts d’Arrée -, et entouré d'un simple petit grillage, le réacteur et les échangeurs irradiés.
7 ans pour mettre en sécurité le réacteur.
Le démantèlement, quant à lui est toujours en attente, mais comme ça coute très cher, EdF, qui n'a pas l'air de bien maitriser le sujet, ne sait pas par quel bout commencer, ni surtout où stocker les parties irradiées.
L'avis défavorable de la commission d'enquête du 25 mars 2010 bloque pour l'instant la poursuite du démantèlement de la centrale .
Ainsi le "retour à l'herbe" promis par les autorités au début du processus de démantèlement semble fort hypothétique ou, à tout le moins, devoir être très lointain...
La solution un temps préconisée d'attendre la décroissance de la radioactivité résiduelle de la cuve et des internes du réacteur pendant encore au moins 40 ans a été abandonnée au profit d'un démantèlement faisant largement appel à des moyens téléopérés (bras et engins robotisés pilotés à distance), permettant les travaux en zone contaminée ou irradiée.
Mais :
L’absence de lieu de stockage des déchets radioactifs,
Des carences en matière d'inventaire radiologique initial,
Le manque d'analyses contradictoires et indépendantes d’EDF,
De nombreux problèmes de sécurité comme le risque d'incendie dans la cuve, par inflammation du zircaloy au moment de son ouverture et
Le manque de garanties quant au niveau de dépollution finale du site, ont amené, en mars 2010, le rapport de la commission d'enquête d'obliger la mise à l'arrêt du démantèlement complet de l'installation d'entreposage de matériels de la centrale nucléaire des Monts d'Arrée »
Dans la nuit du 12 au 13 décembre 2000, une montée de la nappe phréatique provoque une inondation dans la station de traitement des effluents.
En janvier 2001, la centrale a connu un départ de feu dans un joint inter-bâtiment.
Le coût du démantèlement était évalué en 2005, à 482 millions d'euros par la Cour des comptes, soit 20 fois plus que l'estimation de la commission PEON qui est à l'origine du parc nucléaire actuel.
Lire Conseil tenu par la Communauté de Commune de Brennilis en Janvier 2011 ici
Et maintenant on va y ajouter une centrale nucléaire complète, de Fessenheim, et d'autres suivront !
La centrale de Brennillis était une petite centrale de 70 MW, et EdF ne sait déjà pas quoi en faire, que va t-elle faire de Fessenheim....
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