LeParisien
10 mai 2011
L’avenir du pétrole de schiste est, cet après-midi, entre les mains des députés. au sein même de l’hémicycle.
Mais à l’extérieur le collectif Stop pétrole de schiste 77 compte bien continuer à influer sur les débats du vote de cette proposition de loi déposée par Christian Jacob (UMP), visant à interdire son exploration et son exploitation.
Dans une ambiance festive, animée par des cracheurs de feu, le collectif sera donc avec José Bové, eurodéputé (Europe Ecologie), et les manifestants venus de tout l’Hexagone, place Herriot, derrière l’Assemblée nationale dès 11 heures.
La banderole signée à Doue et Blandy-les-Tours il y a deux semaines achèvera là son tour de France après avoir été plantée au sommet du Mont-Blanc hier matin.
Quatre mille cent vingt-trois signatures ont été recueillies tout au long du parcours. Sur le site Web Leparisien.fr, en deux semaines, début avril et début mai, 825 internautes ont participé à la question « Faut-il interdire l’exploitation du pétrole de schiste en Seine-et-Marne ? » : 78,1% ont répondu oui.
1,4 million de barils produits par an en Seine-et-Marne
Car c’est 90% du territoire du département qui est convoité par les pétroliers.
Premier département producteur de pétrole, la Seine-et-Marne produit 1,4 million de barils par an, soit 0,25% de la consommation nationale. Depuis la découverte, par Pétrorep, du premier puits en 1958, Vermilion, Toréador, Géopétrol, Lundin et Bridgoil ont rejoint leur concurrent dans l’exploitation conventionnelle du sous-sol. L’avènement des techniques de fracturation hydraulique à grande échelle a suscité un regain d’intérêt pour le département, véritable perle noir de l’Hexagone. Près d’un tiers des demandes de permis de recherche actuellement à l’instruction concerne la Seine-et-Marne.
Une dizaine de permis de recherche ont été accordés dont celui de Château-Thierry, qui a permis à Toréador-Hess de commencer des travaux de forage à Doue, Jouarre et Signy-Signets.
Vermilion a, lui, déjà procédé à des tests non conventionnels à Vaudoy-en-Brie et Donnemarie et envisage de le faire à Saint-Just-en-Brie.
« Nous avons dû traiter en quelques mois ce qui représente le travail de plusieurs années, explique la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’Ile-de-France (Driee). Nous avions aussi eu d’autres vagues de demandes en fonction de l’évolution des techniques dans les années 1950, puis 1980-1990. »
Les milliards de barils qui pourraient être extraits en fracturant la roche-mère avec un mélange de sable, d’eau et de produits chimiques relancent cette fois l’attractivité du département, Toréador et Vermilion en tête.
Mais le vote de la loi mettrait un terme à leurs espoirs, même si Nicole Bricq, sénatrice (PS) du département et elle aussi dépositaire d’une proposition de loi proche à celle de Christian Jacob, dénonce un texte ambigu « qui permettrait à l’administration de confirmer les permis déjà attribués ». Les pétroliers penchent d’ores et déjà sur une demande d’indemnisation en cas d’abrogation.
Le prérapport commandé par le gouvernement et rendu il y a trois semaines recommande cependant la réalisation de tests de fracturation hydraulique par les pétroliers.
LeParisien
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